L'Enclave de Badradine
« Enclave de Badradine », étagère Régions de la planète
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Topographie générale et emplacement géographique
Situé au sud-est du royaume de l'Unique, l'enclave est une presqu'île couverte de forêt, il est impossible d'y accéder par l'océan à cause de courants capricieux ainsi qu'à cause de traîtres récifs. Le seul moyen d'y accéder est donc de passer par le bras de terre qui lie l'enclave au désert d'Erhëern.
L'endroit est assez plat, si ce n'est une montagne qui se trouve en son centre et en laquelle un fleuve vient prendre sa source, malgré la proximité du désert, cette région possède un climat plus ou moins tropical, aussi surprenant que cela puisse paraître. Mais l'enclave est surtout connue pour sa flore aussi originale que mortelle.
Elle porte ce nom car en la « conquérant » (bien que se l'approprier au moyen d'un messager soit plus exact) l'enclave ne possédait pas encore de nom, alors on lui donna celle de la femme de Lorian Soufflecendre, connue pour sa beauté sauvage.
Gouvernance et chiffres
Étant la moins peuplée des régions du Royaume Unique, l'enclave n'est pas réellement considérée par le reste du monde. Parsemée d'une multitude de villages peu peuplés, souvent proches d'un cours d'eau, ce qui se rapproche le plus d'une capitale se trouve être Valbois, qui mérite à peine sa classification de Bourg avec un total de 3500 habitants. Lieu considéré comme le plus dangereux du royaume, si ce n'est d'Aestiantine tout entière, les aberrations elle mêmes semblent ne pas trop s'approcher de l'endroit, étant elles aussi la cible de la flore. Mais nombreux sont les érudits à penser que la forêt serait elle même un aberration, si ce n'est une noirceur. Il est dans l'enclave une branche très lointaine des Élus, qui sont à peine considérés comme tels par les plus proches du trône, qui effectue un semblant de gouvernance dans cette région.
Culture
Les habitants de l'enclave sont bien souvent vêtus d'habits simples, solides, couvrants et ne craignant pas trop d'être tâchés. Aussi les teintes en sont vertes foncées, ocres ou marrons. Quand aux habitants eux mêmes, ils ont bien souvent des marques de constrictions sur le corps, et il n'est pas rare de voir diverses cicatrices.
Bien que peu religieux, pour quelqu'un de l’extérieur, les Bardiniens vouent un respect qui pourrait passer pour religieux à la forêt, projetant comme une conscience à celle-ci, en faisant un adversaire aux multiples facettes qu'ils sont fiers d'affronter.
Pour beaucoup, les Bardiniens passent pour fous, en effet, ils subsistent dans une région qui veut leur mort à tout moment, et au lieu de migrer vers une autre région, ils y restent et affrontent une forêt qui repousse presque aussi vite qu'ils ne la défrichent. L'usage du feu est pour eux proscrit dans la lutte contre la végétation. De nombreuses légendes rurales racontent comment sur la terre brûlée, une végétation encore plus corrompue et dangereuse pousse de manière trop rapide.. Ils entretiennent une forme de fierté voir même d'honneur à rester affronter la forêt, qu'ils ne nomment d'ailleurs pas.
L'organisation sociale des communautés de l'enclave est assez particulière, les liens de sang n'entretiennent qu'une place assez mineure, et c'est un esprit de communauté et de survie qui les unit, les femmes sont bien souvent celles qui dirigent, du fait qu'elles sont celles à devoir rester en sécurité pour enfanter, les hommes sont quant à eux souvent entraînés au combat pour la cueillette qui à plus des allures de chasse. Une bonne partie des hommes, et parfois, bien que cela soit plus rare, des femmes sont envoyés à la capitale afin d'être formé au rôle de veilleur. L'académie royale a en effet une sorte de pacte avec l'Enclave : Les habitants de cette dernière accueillent les Veilleurs qui viennent terminer leur formation contre la flore dont le comportement se rapproche parfois de celui d'un aberration, et en échange, l'académie accueille les enfants de l'enclave sans demander paiement.
La beauté physique possède des critères bien particuliers pour eux, car très peu présent, c'est en effet l'utilité d'un individu qui va bien souvent définir sa valeur et sa beauté. Ce sont néanmoins les femmes célibataires qui vont choisir leur compagnon durant une cérémonie qui a lieu tous les ans. Les meilleurs cueilleurs expérimentés et âgés sont les plus convoités. Le deuil, assez présent dans leur vie, ne doit jamais excéder plus de 6 mois, la survie de la communauté passe avant l'individualité.
Il arrive parfois qu'un habitant de l'enclave ne soit pas touché par la grandeur de la lutte contre la forêt, et souhaite aller découvrir le monde. Si c'est le cas, il cessera seulement de faire partie du village, étant dès lors considéré comme un étranger qu'on rencontre pour la première fois par tous les habitants. Ces départs sont souvent fait assez jeune, puisque plus l'individu se trouve âgé, plus il est conditionné tant dans ses us et coutumes que dans ses connaissances et savoir-faire à lutter contre la forêt, devenant inutile à l’extérieur de l'enclave.
Pour les autochtones, le reste du monde est considéré comme couard et peu utile, à l'exception faite des Veilleurs qui sont eux des modèles pour tous, et qui sont accueillis à bras ouverts dans leurs villages. Ils ne reconnaissent pas la valeur de ceux qui ne combattent pas qu'au labeur rémunérateur qui permet à leur famille de survivre, même si ceux qui ne produisent pas un travail concret et utile, comme les artistes, par exemple, sont bien souvent méprisés.
Au delà de leur lutte pour la survie, ils leurs arrivent d'entretenir avec la forêt une relation ambiguë, en effet, si les deux essayent de se nourrir de l'autre, il arrive aux autochtones de donner à la forêt de la nourriture de façon volontaire afin qu'elle produise pour eux des choses qu'ils vendront aux « hommes des sables ». C'est notamment le cas pour les Goulu, qu'ils nourrissent avec une partie de la nourriture qu'ils obtiennent par le troc, afin de pouvoir ensuite les abattre et de revendre leur bois.
La communauté primant sur l'individu, il est très rare de voir des exactions telles que le vol ou le meurtre, et les conflits entre village sont rarissimes, l'ennemi est la forêt, et personne d'autre. Néanmoins, si quelqu'un se trouve suffisamment bête ou désespéré pour être pris à commettre de telles choses, il est maîtrisé et donné en pâture à la forêt.
Les femmes stériles et les individus homosexuels sont tolérés à la condition seule qu'ils se montrent utiles à la communauté, si ce n'est pas le cas ils sont bannis, ce qui correspond plus ou moins à une mise à mort. S'ils sont utiles ils n'auront aucun rejet, et seront partie intégrante du tout.
Diplomatie
L'enclave de Bardadine n'entretient de véritables relations qu'avec la cité des sables, qui se trouve fort intéressée par le bois de Goulu, qui leur permettent de construire leurs Tahars. Ils entretiennent quelques relations cordiales avec la capitale car c'est en son sein qu'ils envoient une bonne partie de leur hommes se faire former pour devenir veilleurs, et une bonne partie de ces derniers viennent parachever leur entraînement contre la flore particulière de la presqu’île.