Le Laehsaelf, culte du Héros
« Le Laehsaelf », étagère Religion et croyances
« Et alors, l'élu, créateur de toute chose, honora Aestantine en y laissant une partie de lui-même: Laehsaelf, véritable cadeau nous communiquant la volonté de Dieu lui-même. Jamais parole ne fut plus pure, et jamais telle parole ne devrait être contestée. »
- Introduction aux écrits laissés par Laehsaelf
[Page numéro 2]
À l’aube de l’humanité, au moment où l’Homme venait à peine de faire ses premiers pas, on trouva un objet donnant des pouvoirs démentiels : ceux d’un dieu. Les premiers utilisateurs arrivèrent même, selon les légendes, à créer la ceinture d’astéroïdes autour d’Aestiantine. Une maitrise parfaite aurait permis l’omnipotence, l’omniscience et fatalement l’ubiquité.
Devant un tel flot de pouvoir, l’élu apparu, créateur de toute chose. Il décida de cacher ce que l’on appelait désormais le bâton de pouvoir loin de tout et du regard des mortels. Avant de repartir, il laissa une partie de lui-même sur Aestiantine : Laehsaelf, une humaine, qui posa les bases écrites et la volonté de dieu lui même.
Les écrits, presque introuvables à ce jour, ont été traduits et interprétés, deux grandes voies se distinguent alors.
La première force de nombreuses règles en tout genre et prône la pureté de vie, celle ci permettrait le bonheur éternel selon ses fidèles. La grande majorité de ceux ci finissent dans des chapelles en tout genre, passant leurs journées à suivre leurs règles et à attendre impatiemment la mort.
La seconde voie vise à retrouver le bâton de pouvoir et à permettre de le maîtriser parfaitement, cela exige un entraînement stricte dès le plus jeune âge. Les croisés de Laehsaelf passent alors dans les petites villes, les campagnes et parfois les villages pour recruter les enfants à fort potentiel. Puis, ils les forment à chercher et à manipuler le bâton de pouvoir selon les écrits de Laehsaelf.
Cet artefact est décrit comme une sorte de sceptre de bois torsadé cerclé d’or et serti de gemmes. Ses grands pouvoirs proviendraient du bois même dans lequel il est constitué, un bois plus dur que le plus pur des diamants et pourtant aussi léger que du bois flotté. Les croisés s'entraînent donc avec des barres de métal torsadées et creuses pour mimer ce à quoi ressemblerait le bâton dans leurs entraînements.
L’artefact émettrait des sortes “d’ondes éthériques” particulières qui permettraient ainsi de le repérer. C’est à leur capacité à ressentir ces ondes que les futurs croisés sont recrutés. La manière qu’on les croisés de déterminer cette capacité reste un secret bien gardé par ces-derniers.
L'entraînement des futurs croisés se déroule sur cinq ans, sous la tutelle de leurs aînés.
Lors de la première année, ils apprennent les bases du combat à l’épée, à la lance et de l’usage de cette espèce de longue barre de métal torsadé sensé ressembler au bâton de pouvoir, mesurant environ 2m10 et se tenant à deux mains. Ils acquièrent aussi les bases du Laehsaelf; mais surtout ils sont poussés à revoir leur comportement. En effet, les recrues venant de milieux très variés, puisqu’ils sont sélectionnés selon leur potentiel et pas autre chose, certains d’entre eux n’ont pas pour habitude de vivre en communauté, et d’autres refusent catégoriquement de suivre des ordres. Cette année sert donc à faire entrer dans leur petite tête qu’ils ne sont pas meilleurs que leurs pairs, et que tous ont pour devoir de maintenir le groupe soudé.
Lors des trois années qui suivent, les recrues renforcent leur expérience en combat avec toutes les armes citées plus haut, mais d’autant plus avec l’une d’entre elles qu’ils choisissent par affinité, afin de devenir de redoutables combattants en solo. Pour ce qui est du combat en groupe, voire même en tant qu’armée, des sièges et grandes batailles sont organisés plusieurs fois par ans, avec pour leaders les recrues allant sur leur quatrième année d'entraînement, car les croisés souhaitent que leurs futurs frères d’arme aient des notions de stratégie et ne se contentent pas de foncer à l’assaut dans tous les conflits.
Finalement, ces années servent aussi à renforcer leur corps contre la fatigue et les conditions désagréables, à grands coups d’endurance et de combats sous des pluies torrentielles; mais aussi à leur apprendre à “ressentir” le bâton de pouvoir, chose pour laquelle ils ont tous une prédisposition.
Lors de leur dernière année de formation, les recrues se voient assigner un mentor, qu’elles suivent alors dans ses activités. Leur mentor leur fournit conseils et expérience de terrain pour que les recrues soient prêtent à affronter autre chose que les duels auxquels on les habitue lors de leur entraînement. Elles doivent montrer un profond respect pour leur mentor, le traitant comme un supérieur, mais cette “séparation” a tendance à s’estomper dès que la recrue devient un croisé à part entière et la majorité des ex-mentor et élèves deviennent de proches amis plus tard.
L’ordre des croisés s’est souvent fait remarquer notamment pour avoir réussi des campagnes ou le Seigneur unique avait échoué. Les croisés de Laehsaelf sont en quelque sorte le dernier atout: une fois que toutes les autres solutions ont échoués, ils entrent en piste. Le plus illustre de tous était un dénommé Zolia, celui ci avait selon les légendes, un tel pouvoir qu’il en faisait même trembler le Seigneur Unique lui même. Certains racontent même qu’il aurait trouvé le bâton de pouvoir mais qu’il n’aurait pas eu l’envie de l’utiliser.
Il existe des points de rassemblement, où les croisés peuvent décider de résider, mais tous sont libres de vivre leur vie où ils l’entendent. Il est cependant de leur devoir de rejoindre immédiatement leurs pairs dans ces lieux si ils sont appelés à prendre les armes.
À cet effet, des Sentinelles sont sous contrat avec les croisés pour se déployer rapidement sur le territoire et rameuter les membres dans les parages si leur aide est nécessaire.
Cependant, le front de conquête s’éloignant de plus en plus des Terres Seigneuriales, les croisés se voient obligés de construire de nouveaux points de rassemblement de plus en plus loin. Chose amusante, des petits villages ont tendance à se former autour de ces-derniers, car les autochtones savent que le coin sera bien protégé avec les croisés parmi eux. Cela a plutôt tendance à irriter les croisés, puisque le lieu devient rapidement difficile à défendre, les civils ne plaçant pas vraiment les bâtiments à des endroits stratégiques. Les combattants les laissent cependant faire, comme cela leur donne quand même une réputation enviable.
Les croisés tiennent en effet à maintenir une bonne réputation auprès de la population. Car si l’Unique les récompense généreusement lorsqu’ils participent aux conquêtes les plus difficiles à mener, ils se voient cependant obligés de trouver des sources de revenus par eux-mêmes le reste du temps. Et c’est là que leur réputation en tant que groupe prend toute sa valeur: le simple fait d’être croisé les peint dans une lumière très favorable, les gens leur faisant plus aisément confiance et leur confiant plus volontier des tâches diverses et variées. Ces tâches restent tout de même le plus souvent liées à de la protection ou aux combats armés, mais certains croisés se voient pris de l’envie d’exécuter des tâches moins “violentes” entre deux batailles. On peut dès lors trouver des croisés occupés à travailler aux champs ou à l’atelier d’artisans, mais ces derniers se font tout de même plus rares que leurs pairs ne se lassant pas des armes.
Il n’y a guère que dans le nord-ouest du continent de l’Unique où les habitants sont méfiants des croisés: dans le reste des territoires, ils sont accueillis à bras ouverts.
La raison de cette méfiance est le passage d’une expédition de croisés partis à la recherche du bâton de Laehsaelf dans les parages.
En effet, plus d’une expédition a été menée dans l’espoir de mettre la main sur l’arme de légende, mais cette dernière est celle s’étant soldée des conséquences les plus désastreuses, ternissant énormément la réputation des croisés: il s’agit de l’expédition menée par Choss Fauchépine.
Ce dernier, accompagné de plusieurs de ses camarades, décida de partir à la recherche du bâton de pouvoir avant même d’avoir terminé ses cinq ans d'entraînement, la tête remplie de légendes et de rêves de gloire. Leur petit groupe se dirigea vers le nord-ouest plus sur un coup de tête qu’après une décision réfléchie, et entama sa quête.
Leurs ainés voyaient ce comportement d’un mauvais oeil, ils avaient osé partir avant la fin de leur formation après tout, mais toléraient leur voyage, puisque celui-ci gagnait peu à peu l’approbation du peuple au fur et à mesure de leur avancée, et peignait l’ordre des croisés en général d’une lueur bien plus positive. En effet, les jeunes gens étaient très enjoués et exaltés, et leur joie de vivre se trouvait être particulièrement contagieuse. De plus, Choss lui-même étant un bon orateur, il utilisait sa langue d’argent pour gagner toujours plus de personnes à leur cause. Grâce à cette popularité, le groupe se trouvait de nouveaux membres au fil du temps, parfois des guerriers, parfois des non combattants qu’ils avaient tout simplement inspirés et qui souhaitaient les suivre.
Cette utopie ne dura cependant pas. Ennuyés de ne toujours rien trouver, et se sentant intouchables comme leurs aînés n’avaient toujours rien fait contre eux, les jeunes croisés se permirent de plus en plus de choses, jusqu’à ce qu’ils passent de modèles de noblesse dans la contrée à bande d’oppresseurs s’amusant à terroriser la population.
Voyant les dégâts que les recrues faisaient à l’image des croisés, et sous les insistances de l’Unique qu’ils “règlent le problème”, une délégations de croisés fut envoyée pour ramener Fauchépine et ses acolytes à la raison. A la vue de cette délégation, qui était en fait une véritable petite armée, la majeure partie des membres du groupe de Fauchépine s’enfuirent ou se rendirent, ce qui ne laissa que Choss et une poignée de fidèles croyant encore en ses paroles pour faire face au reste des croisés. Autant dire que la bataille fut rapide.
Tout ce qui reste de cette expédition, finalement, sont quelques tombes au milieu d’une prairie, et une méfiance envers les croisés bien ancrée dans le nord-ouest du continent.
Toutes les expéditions de ce genre n’ont cependant pas été de tels désastres, certaines apportant en fait des avantages aux habitants des environs ou même de tous l’empire, découvrant d’autres artefacts ou débarrassant les populations de parasites en tous genres dans les régions où les croisés passaient.
Une de ces expéditions est réputée majoritairement comme ayant été une heureuse coïncidence, ou du moins un cas “d’être au bon endroit au bon moment”.
En effet, celle-ci, menée par le célèbre Zolia, avait pour but de chercher le légendaire bâton de pouvoir dans la région d’Aubreann, récemment conquise par les troupes de l’Unique. Les dizaines de croisés n’eurent que deux semaines pour leurs recherches cependant: un appel à l’aide de l’armée les faisant se précipiter à la frontière, où les soldats de l’Unique croulaient sous les assauts de leurs adversaires. Les croisés arrivèrent alors à point nommé, pour gagner ce qu’on appellera plus tard “La bataille des Gardiens”, mais ne poursuivirent pas leurs recherches dans la région.
Un bruit court cependant que Zolia est retourné plus tard en Aubreann, rumeur soutenue par les dires d’un de ses proches amis qui le prétendait obnubilé par l’endroit. C’est là qu’il aurait trouvé le bâton, et l’aurait laissé, mais aucune trace de l’artefact ne fut trouvée au cours des nombreuses recherches ayant eu lieu plus tard.