La Prison de l'Erlui
« L'Erlui », étagère Cités et lieux d'interêt
« Aux abandonnés… À tous les malheureux qui sont traînés, enchaînés dans ce lieu horrible nommé l’Erlui, abandonnez tout espoir. Vous ne reverrez jamais la lumière du jour. Désormais, le peu de temps qu’il vous reste à vivre ne sera que souffrance et désespoir. Voyez les pleurer… Tous ces êtres qui ont été autrefois humain, aujourd’hui rongés par la maladie et le mal qui imprègne cet endroit de l’intérieur. Priez si vous le souhaitez, car personne ne vous aidera jamais. Vous finirez comme eux si vous avez la faiblesse de résister : comme des rats !
Suivez mon conseil, acceptez cette souffrance, laissez là vous bercer en une ultime valse entre la vie et la mort, et appelez cette dernière de vos vœux.
Car la mort est la meilleure chose qui peut vous arriver ici. »
- « Récits de la prison »
[Page numéro 2]
L’Erlui est la peur bleue de tous les habitants d’Aestiantine. C’est une prison. C’est la prison de l’Etat, un dédale qui n’a pas de fin et dont personne ne sort si ce n’est les pieds devants.
Seuls les plus grands criminels de l’histoire y sont enfermés. La racaille qui ne manquera à personne. Ceux qui ont commis les meurtres et les crimes les plus horribles à faire pâlir d’effroi le peuple dans son intégralité. Ainsi a été construit un lieu à leur mesure.
La pire prison au monde.
On ne condamne pas n’importe qui à aller mourir dans l’Erlui plus communément appelé “Le Dédale”, car prenant la forme d’un labyrinthe qui n’a pas de sortie. Il faut vraiment l’avoir cherché pour y être envoyé. Ne croyez pas trouver des innocents là-bas, il n’y en a aucun. Ce lieu rend mauvais, et même les Emphases évitent de trop y traîner. Y travailler est littéralement une punition pour les gardiens des lieux. Personne ne veut y aller, car on n’en ressort jamais totalement humain.
Il y a déjà eu de rares évasions, mais les évadés ne vont jamais loin. Ils sont toujours retrouvés morts de cause inconnue, le visage figé dans une grimace d’effroi extrême.
On ne sort pas vivant de l’Erlui.
Disposition des lieux
L’Erlui est situé pile sous Earghan et ses entrées et sorties sont un secret bien gardé. Côtoyant les Emphases de près, les prisonniers moisissent dans une odeur nauséabonde de torture, de punition et de folie. On devient peu à peu effrayant, meurtris à en mourir. Y “vivre” signifie être à la merci de ses geôliers et être obligé de répondre aux pires sévices, tortures et perversions jamais imaginés.
Traînant sans but dans ces couloirs ou enchaînés dans des cellules, tout n’est que mort, pestilence et cadavres. C’est un immense labyrinthe qui s’étale sur plusieurs étages où résonnent les cris et les plaintes des suppliciés. On peut y errer des mois sans en trouver la sortie, car seuls les Emphases les connaissent.
Il n’y a pas besoin de rondes. Le Dédale est une cellule géante qui se gère toute seule. De plus les Emphases quand ils interviennent pour attraper un prisonnier et l’interroger ont leurs propres passages secrets pour circuler en toute sécurité en son sein. De là, ils voient tout et rien ne leur échappe ou presque. Ils peuvent surgir d’un mur à n’importe quel moment, attraper le malheureux et repartir aussi vite sans que personne n’y ait rien à y redire.
La nourriture, quand il y en a de distribué, est jetée comme ça, à même le sol, les misérables se jetant dessus telle une horde affamée. C’est toujours un spectacle atroce car seul les plus forts ou les mieux organisés arrivent à se servir. Les autres se font piétiner ou n’ont rien. Les repas sont rares dans la prison. On y meurt rapidement de faim et de soif, ce qui fait que pour survivre, les prisonniers se livrent fréquemment à du cannibalisme.
C’est horrible l’Erlui. Mais malgré toutes ces monstruosités, pourquoi une telle peur ?
Car l’Erlui est imperméable à l'éther et à la magie !
C’est comme être vidé d’une part de soi-même. On ignore l’origine de ce phénomène, mais il ne se passe que dans ce labyrinthe. Ce qui renforce l’image de cauchemar qui imprègne le lieu.
L’Erlui possède plusieurs niveaux où l’on échoue en fonction de la peine appliqué ou des geôliers eux même.
-Le premier niveau du dédale n’a rien de particulier en comparaison à ce qu’il y en bas, car plus on s’enfonce plus sa fin est douloureuse. On parle souvent du premier niveau comme étant représentatif de l'entièreté de l’Erlui, mais c’est faux. On y trouve surtout ceux dont les Emphases ont encore besoin dans un état mental stable afin d’être interrogés. Les prisonniers y errent et ne font rien mis à part se battre entre eux pour se divertir et organiser des jeux macabres. C’est le dédale dans sa simplicité. Certains condamnés sont enfermés dans des cellules et d’autres encore sont enchaînés.
-Le second niveau n’a pas grand chose de différent du premier à l’exception près qu’on l’appelle “la volière” à cause des cages suspendues au plafond. On y meurt lentement. Les pauvres qui y sont placés sont à la merci des rats et autres rongeurs qui viennent les grignoter peu à peu.
-Le troisième niveau est appelé “l’arène” par les prisonniers. Au centre du dédale, se trouve une grande arène où les prisonniers sont forcés de se battre entre eux, les Emphases les surveillant via des meurtrières, abattant ceux qui refusent d'y descendre.
-Le quatrième niveau de l’Erlui est constitué de couloirs bas et étroits où les prisonniers sont entassés et où il est difficile de se déplacer. La puanteur y est plus atroce encore qu’ailleurs et il n’est pas rare de mourir asphyxié.
-Le cinquième et dernier niveau est à moitié immergé dans l’eau froide. Les condamnés meurent rapidement d'hypothermie. C’est une eau sale, poisseuse qui colle à la peau telle de la boue qui remplit les couloirs. On ne vit jamais longtemps ici, et y être envoyé est signe de mort certaine.
Le mal de la prison
Le “mal” tel qu’on le nomme imprègne l’air empoisonné de l’Erlui. Même les Emphases n’y échappent pas, bien qu’à moindre mesure. En effet, le Dédale a une atmosphère qui rend fou. Les individus qui y résident finissent par devenir tellement mauvais qu'ils risquent de se perdre dans une folie meurtrière et sauvage. Le mal qui les habite les rend détestables et intolérants, les ronge de l’intérieur lentement comme un parasite. Le corps n’est pas en reste, car la peau devient grise et terne, se boursoufle comme une lèpre ou une gangrène horrible qui tord et martyrise les humains. Certains prisonniers hurlent qu’on mette fin à leur souffrance quand la douleur devient trop forte. Les Emphases, bien que subissant les mêmes effets que ceux qu’ils gardent savent s’en guérir et disposent dit-on d’un médicament qui leur permet de ne pas devenir des monstres et de rester lucides et présentables.
L'ultime sécurité
Les révoltes sont rares dans l’Erlui et elles sont vite matés par les Geôliers. Cependant, dans l’histoire de la prison, certaines révoltes ont pris des proportions tels que les Emphases étaient dépassés par les évènements. Il existe alors une ultime sécurité qui une fois activé fait monter l’eau du cinquième niveau et inonde tous les étages de l’Erlui, noyant les révoltés. Il n’y a jamais aucun survivant, et quand l’eau redescend, les cadavres jonchent les couloirs et il faut alors tout nettoyer.
Le Gardien
Personne ne sait rien sur le Gardien. Il est un souffle, un soupire, le dernier bruit de chaîne qu’on entend avant de mourir. Même les Emphases l’évitent et ne veulent surtout pas savoir ce qu’il en est vraiment. Il est une chose qui se balade dans la prison et qui ne part jamais. Peut-être même qu’à l’origine, l’Erlui a été construit pour le contenir.
Personne ne l’a jamais vu, ni ne sait ce à quoi il ressemble, car personne ne survit à ses passages. La seule preuve de son existence sont les cadavres qu’il laisse derrière lui et le bruit de chaînes caractéristique qui l’accompagne dans son sillage.
Certain raconte qu’il s’agit d’une Noirceur, mais on n’en sait rien. Les rumeurs lui donnent plusieurs apparences. Tantôt un monstre terrifiant, tantôt un vieillard. On parle même d’un enfant.
Cette chose est une énigme, ça, c’est certain.