Îles du sud: Les Trois Venhua
« Trois Venhua (îles) », étagère Régions de la planète
« La musique légère et les danses ont été un spectacle des plus divertissant. Je ne sais comment ces gens font pour virevolter dans les airs d’une telle manière. J’aurais été bien incapable d’en faire autant, d’autant plus après que j’ai abusé du ponj lors du festin. »
- Morgan Piedlune, cartographe
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Géographie générale:
Trois rassemblements d’îles au sud du continent de l’Unique, unies dans leur histoire et leur culture. Ces îles profitent d’un climat tropical et de la végétation luxuriante qui l’accompagne, d’autant plus avec les cendres volcaniques fertilisant périodiquement le sol.
En effet, chaque formation d’îlots possède au moins un volcan, le plus grand de la région se trouvant sur l’île principale d’Hanube, à l’écart de toute vie humaine mais agrandissant l’île au fur et à mesure de ses rejets de lave. Les plages de ces îles sont donc tapissées de sable noir, une chose magnifique à voir.
L’agriculture y est aisée et les récoltes abondantes, l’élevage (bien que peu pratiqué) et la pêche venant compléter les besoins des habitants, ce qui les rends totalement indépendant.
La ressource la plus convoitée de ce coin reste les perles de crocards. Les autochtones se refusent à créer un élevage de crocards pour faciliter la récolte, la diversité et la rareté des perles faisant la force de leur commerce. Des escouades entières de plongeurs s’occupent donc de récolter ces perles aux multiples couleurs.
Quelques lieux particuliers:
Les statues englouties:
On trouve, à divers endroits autour des îles, là où le fond ne dépasse pas les 5 mètres, des statues en pierre volcanique de tailles différentes légèrement enfoncées dans le sable.
Chacune de ces statues représente une silhouette plus ou moins détaillée d’un être humain, différent à chaque fois. Ces personnes sont toujours dans la même position: le regard tourné vers la surface, les bras tendus vers l’étendue argentée qui les sépare de l’air libre.
Les habitants ne savent pas comment elles sont arrivées là, leur construction et placement datant de bien longtemps avant l’arrivée de l’Unique. Malgré cela, et l’énorme quantité d’algues s’y étant attachées, la majorité d’entre elles sont particulièrement bien conservées. Les autochtones les ont surnommées “le peuple des noyés”, et les ont entourées de bon nombre de contes et de légendes.
Le miroir et la grotte de Kechue:
Sur l’île de Nahue, tout près de la côte sud, on trouve ce que les habitants appellent le miroir de Kechue. Il s’agit d’un grand cristal, d’environ deux mètres de hauteur, encastré dans le flanc d’une colline.
Il a une surface parfaitement lisse, comme si la roche avait été découpée à l’aide d’un couteau géant. De plus, aucune mousse ni aucun lichen ne vient jamais obscurcir sa surface. Sa teinte d’un bleu profond ressemble à s’y méprendre à celle de la mer par beau temps quelques dizaines de mètres plus loin. C’est cependant son scintillement lorsque le soleil la touche qui lui a valu son nom de miroir.
Une escouade de plongeurs en formation a découvert il y a seulement une centaine d’années qu’une grotte emplie de cristaux du même genre se trouvait non loin. Cette dernière n’est accessible qu’en plongeant sous les flots, et encore uniquement à marée basse.
Les cristaux à l’intérieur de cette grotte prennent des teintes allant du bleu au vert, et recouvrent toutes les parois à l’exception du sol, qui est fait de sable noir.
Malgré l'absence totale d’ouverture autre que le tunnel immergé par lequel on y accède, les cristaux éclairent la pièce d’une lumière douce, bien que toujours teintée de couleurs froides. Il a été révélé que cette-dernière entre en fait par le miroir de Kechue à l’air libre, puis est transmis par une suite de réfractions au travers d’une ribambelle d’autres cristaux jusqu’à ceux de la grotte.
Cette lumière et le silence presque total de l’endroit lui donnent une ambiance calme de plénitude.
Hanube:
L’île et la cité qui s’y trouve, installée sur une sorte de colline, portent toutes deux le même nom. C’est la seule île sur laquelle on trouve des bâtiments en pierre, le reste des habitants se contentant de leurs maisons de bois, vu la difficulté à tailler la pierre volcanique. C’est dans ces bâtiments minéraux que se trouvent les institutions de l’Unique, et tout particulièrement la demeure de la famille d'Élus qui gouvernent la région. On la trouve en haut du village, juste en dessous du monument des vainqueurs.
C’est également la seule qui a ce qui se rapproche le plus d’un véritable port, et elle accueille donc les bateaux marchands venus acheter les perles et le ponj qui sont sont produit dans les trois amas d’îles.
Politique
Avant l’arrivée de l’Unique, chaque îlot était gouverné par un chef différent, qui était soit désigné par le peuple, soit désigné par la force, selon l’endroit. Cependant, dès qu’un chef était désigné, il devait alors impérativement recevoir la bénédiction des Anciens, un groupe formé du plus vieil habitant de chaque île, qui logeait sur l’île principale. Sans celle-ci, le nouveau chef ne serait pas écouté, leur expérience et leur longévité forçant le respect de tous. Aussi, jamais il ne fut question de les renverser au cours des ans.
Après l’arrivée de l’Unique, la tradition a perduré, à une différence près. C’est maintenant à un Élu de valider (ou rarement, d’invalider) le rôle des candidats envoyés sur l’île principale sous les yeux des Anciens. En effet, ces-derniers sont toujours en capacité de s’opposer à son choix, mais cela engendre souvent des débats sans fin. Aussi essaient-ils de rester sur la même longueur d’onde, les Anciens étant de ce fait familiers avec la famille gouvernante.
Culture:
Les croyances des autochtones tournent beaucoup autour des volcans et de l’océan, deux forces de la nature qui leur sont le plus proche, mais divergent en fonction de l’île d’où ils viennent. Chacun de ses deux éléments est malgré tout vénéré et craint peu importe l’endroit. Dans certaines îles, on trouve aussi des divinités auxiliaires liées à la forêt.
La plupart des Aberrations de la région proviennent de la mer, et les habitants ont longtemps cru qu’elles étaient envoyées par une quelconque divinité marine en colère. De nos jours, personne ne part jamais en mer seul, les escouades de plongeurs s’étant renforcées. Certaines Aberrations pourraient presque passer pour des monstres marins de légende, bien que ce ne soit la plupart du temps que les plus petites qui s’aventurent sur la terre ferme, ce qui les rend plus aisément supprimables. Les hauts fonds sont donc beaucoup plus dangereux, et les navires marchands embarquent parfois des Veilleurs venus tenter de se débarrasser de l’un de ces monstres.
La musique et la danse font partie intégrante de leur culture insulaire. Une fête ne peut se faire sans. La musique traditionnelle est assez simple, les seuls instruments utilisés étant la valiha, tube sur lequel sont accrochées des fils de fibres végétales qui fait un bruit semblable à celui d’une cithare, et la muna, une sorte de flûte légère. La danse traditionnelle, quant à elle, ne peut être qualifiée que d’aérienne. Consistant majoritairement de sauts et de grands mouvements de bras, elle donne l’impression que les danseurs essaient de s’envoler. On pourrait même croire, pour les meilleurs d’entre eux, qu’ils arriveraient à quitter le sol.
Tout en haut du village de Hanube se trouve le monument des vainqueurs. A l’intérieur, on trouve quantité d’objets censés représenter les meilleurs des habitants. On y trouve par exemple les armes de ceux qui ont défendu les populations contre les aberrations avant l’arrivée des veilleurs, grands guerriers qui se battaient difficilement sans métanismes. Plus particulièrement, tous les ans, un concours est organisé pour désigner le meilleur plongeur de la région, chacun apportant la plus belle perle qu’il ait pu trouver. Cette dernière aura alors sa place dans la mosaïque qui se forme au cours des ans. Il y a cependant très peu de perles transparentes tachetées de blanc dans cette mosaïque, les plongeurs préférant les vendre malgré le grand honneur pour celui qui gagne la compétition.
Les autochtones sont de très bon navigateurs, pouvant aisément faire le lien entre les différentes îles de leur archipel. Leurs embarcations sont taillées dans de grands troncs d’arbres imputrescibles à l’eau de mer, comme par exemple le Mara. Chaque embarcation est le travail précis d’un artisan spécialisé. Les plus performantes sont celles qui ont été runées, plus petites mais aussi plus stables et plus rapides. Elles n’ont cependant fait leur apparition qu’il y a peu, le savoir pour les fabriquer ayant mit du temps à parvenir aux Trois Venhua, ce qui les rend plus rares.
Diplomatie:
Ces îles sont plutôt isolées du reste des territoires de l’Unique, au vu du trajet en bateau nécessaire pour les atteindre. Malgré cela, la famille d'Élus gouvernant essaie de rester au maximum au courant des nouvelles du continent de l’Unique.
Quant au reste de la population, les étrangers sont tellement rares pour eux qu’ils ont tendance à les recevoir avec force cérémonie.
Faune et flore spécifique:
Le ponjab:
Céréale naturellement sucrée qui se présente sous forme de grands pieds sur lesquels les épis poussent par “grappes”. Chaque épis est une succession de graines et de chair recouverte d’un suc toxique. Les graines ont une couleur mauve, tandis que la chair interne est d’une couleur vert pâle.
Les épis doivent être lavés soigneusement avant toute consommation, afin de ne pas ingérer de sirop toxique, qui bien que n’étant pas mortel, provoque des fièvres intenses.
Les enfants raffolent de ses graines, crues ou grillées, qui sont de véritables friandises pour eux. Lorsqu’elles sont grillées, la chair devient plus juteuse et fond presque dans la bouche. Les adultes, quant à eux, préfèrent l’alcool fabriqué à partir du ponjab, qui est nommé tout simplement du ponj. Ce dernier conserve la saveur sucrée naturelle de la céréale.
Les crocards:
Mollusques produisant les perles pour lesquelles les îles sont connues. De taille très variable, allant d’une dizaine de centimètres pour les plus petites à un bon mètre de large pour les plus grandes, elles ont une coquille particulièrement solide qui s’ouvre et se referme avec un seul muscle d’une force assez incroyable. Il est dit que si ta main est attrapée par un crocard, il vaut mieux en faire le deuil immédiat et la couper, plutôt que lutter sous l’eau contre le mollusque et de mourir noyé. C’est d’ailleurs de là que vient leur nom, plus d’un plongeur insuffisamment rapide ou agile leur ayant laissé un doigt ou une main entière.
Il en existe de toutes les couleurs, d’où la grande diversité des perles, mais les plus rares sont ceux à la coquille noire veinée de blanc, produisant des perles d’une transparence inouïe et renfermant des confettis blancs nacrés. Le plongeur qui réussit à faire une telle trouvaille peut s’attendre à en tirer un très bon prix, voire même à devenir riche en fonction de la pureté de l'arrondis.
Ces bestioles sont donc très recherchées pour leurs perles, mais leur chair, quant à elle, est réputée infecte, en plus d’être difficile à obtenir.
Les galicos:
Sortes de boules de plumes ambulantes, ces volatiles ont un plumage épais et vert, parsemé de taches brunes et bleu turquoise. De plus, à partir de l’âge adulte, leur plumage est suffisamment épais pour retenir quantité de terre, dans laquelle ils adorent se rouler, à tel point qu’il n’est pas étrange de voir des galicos recouverts de mousse, ajoutant une couche de plus à leur camouflage déjà pratique dans la végétation luxuriante.
Incapables de voler, ces bestioles sont cependant extrêmement rapides malgré leur petite taille. Ils pondent des œufs en très grande quantité, et ce à des endroits des plus incongrus partout dans les différentes îles. La coquille de ces derniers est bleu pâle, se confondant plus ou moins avec les fourrés.
Leurs œufs sont plus souvent consommés que leur chair, étant plus simple à se procurer, mais celle-ci reste tout de même comestible, bien qu’un peu dure. Leurs plumes, quant à elles, au vu de leurs couleurs chatoyantes, font de magnifiques ornements divers.