Lugna et Frenia, lunes d'Aestiantine
« Les deux Lunes », étagère Monde d'Aestiantine
• Frenia est la plus grande des deux, d'une teinte grisâtre.
• Lugna est plus petite, rose et striée de noir et de blanc.
• Votre personnage ne peut pas être né lors d'une nuit rose, la dernière s'étant produite il y a trop peu de temps.
« Même après les avoir observées au travers d'une myriade de lentilles, les lunes d'Aestiantine me semblent toujours plus belles réfléchies sur l'eau calme. La nature a vraiment donné à ces deux beautés le plus flatteur des miroirs. »
- Phileon Orbécho, Astronome
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Lugnia et Frenia
Les deux lunes d’Aestantine partagent une orbite similaire, légèrement désaxée par rapport à l’équateur, ce qui donne l’impression qu’elles changent de taille entre leur lever et leur coucher à l’horizon. Frenia se trouve être plus grande, plus rapide, et plus proche d’Aestantine que sa petite sœur, ce qui fait qu’elle l’éclipse périodiquement. Elle apparaît cependant légèrement plus petite que le soleil depuis le sol, ce qui fait qu’il n’y a jamais d'éclipses totales, son passage devant l’astre qui réchauffe notre planète la couronnant de lumière. Le passage de Lugna est encore moins remarquable, simple tache noire sur le cercle solaire.
Les lunes sont toutes deux recouvertes de cratères de tailles différentes, le plus gros se trouvant sur Lugna: le cratère de Jasp. Elles se différencient cependant aisément par leur couleur; tandis que Frenia possède une teinte grisée très proche de celle des astéroïdes de la ceinture qui la fait scintiller d’une lumière blanche dans le ciel nocturne, Lugna quant à elle est d’un rose pâle légèrement strié de noir et de blanc, la faisant ressembler à un morceau de rhodonite se promenant dans le ciel.
Phénomènes astrologiques remarquables
Les doubles éclipses
Lorsque Frenia éclipse à la fois notre étoile et Lugna, on parle alors de double éclipse. Le phénomène en lui-même n’est pas très différent d’une autre éclipse solaire par Frenia, si ce n’est que la luminosité descend encore un peu plus, et n’est donc pas spécialement spectaculaire. Cependant, nombre de superstitions s’y sont attachées. Beaucoup voient cet alignement des astres comme un moment propice aux grands changements, en bien comme en mal, s’attendant à des catastrophes comme à des miracles. Certains disent que c’est lors d’une telle nuit que les Aberrations seraient apparues, bien que rien ne soutient cette déclaration.
Les nuits roses
Ce phénomène n’a lieu qu’une fois par génération au plus. Il nécessite que Lugna soit la seule lune présente dans le ciel, qu’elle soit dans sa phase pleine, et encore d’autres conditions, comme sa distance à Aestantine ou celle de notre planète à son soleil, que les astronomes n’ont pas encore pu toutes préciser du fait de la rareté de cette manifestation. Lors de telles nuits, Lugna renvoie la lumière du soleil en la teintant légèrement, baignant le monde dans une lueur rosée. La beauté éthéré de cette atmosphère ne se dévoile que mieux si le ciel est dégagé.
Cet événement est reçu de différentes manières selon les régions, bien que la norme soit l’organisation de grands rassemblements en extérieur pour observer le ciel en discutant, parfois en s’installant pour un pique-nique. Du fait que cela n’arrive qu’une fois dans un vie la majorité du temps, c’est aussi un temps où les différentes générations se réunissent pour discuter, partager leurs expériences et opinions changeant avec leur âge.
Une autre norme est de maximiser les surfaces blanches pour que ce rose soit d’autant plus visible. Ainsi, les gens sortent habillés de blanc et accrochent moultes banderoles et fanions là où ils le peuvent. Dans les endroits y ayant accès, des télescopes sont parfois mis en commun.
Il est communément admis que la naissance d’un enfant lors d’une telle nuit est le signe d’une grande chance pour celui-ci, et qu’il a un énorme potentiel pour l’extraordinaire.
Mythes et légendes répandus
Les deux Étoiles Filantes
Il était une fois deux sœurs. Nées de la même étoile, ces deux êtres célestes étaient connues à travers le cosmos pour leur grande beauté: leur peau toujours scintillante, l’une d’argent et l’autre d’un rose lacté, leur vol gracieux quand elles se déplaçaient de galaxie en galaxie. Mais ce qui faisait leur particularité était leur chevelure: une rivière ininterrompue de poussière d’étoile qui laissait un sillage de lumière à leur passage et créait des planètes en se concentrant. Jamais séparées, elles voyageaient main dans la main à travers l’univers, allant à la rencontre de nombreuses étoiles, moins aventurières, s’étant installées dans leur propre recoin de l’espace.
Un jour, elles arrivèrent enfin en vue de notre soleil, qui lui n’avait pas bougé depuis sa naissance et n’avait de ce fait presque rien vu de ce que le cosmos avait à offrir. Quand il rencontra les deux sœurs, il fut subjugué par leur beauté et par les histoires de leurs voyages, accueillant cette nouvelle compagnie comme une bénédiction. Il leur demanda de revenir le visiter, ce qu’elles firent avec plaisir. Six fois elles revinrent, une nouvelle planète apparaissant à chacun de leurs passages. Notre étoile se trouvait être un peu plus impatient à chacune de leurs absences, et cherchait à les retenir un peu plus à chacune de leurs visites. Les deux sœurs appréciaient grandement sa compagnie, mais restaient avant tout des esprits libres et aventuriers, et finissaient donc toujours par repartir.
Lors de leur septième visite, notre soleil leur demanda de rester passer leur vie à ses côtés, et de ne plus partir. Il se sentait en effet très seul quand elles le quittaient, et ne voulait plus supporter une telle chose. Les deux sœurs refusèrent, mais, ayant développé une grande tendresse pour leur ami lors de leurs précédentes rencontres, lui proposèrent de les accompagner dans leur exploration de l’univers. Il opina alors, demandant seulement à ce qu’ils restent tous encore un peu de temps dans son lieu de naissance, lui pour lui dire au revoir à son foyer, et elles pour se reposer de leurs longs voyages. Elles acceptèrent et s’endormirent bientôt.
En réalité, notre étoile était terrifié par l’immensité de l’univers et n’avait aucune intention de quitter le foyer qu’il avait toujours connu. Aussi, profitant du sommeil de ses deux hôtes, il s’empara d’une partie de leur traîne de lumière, rapetissant la planète qui se formait déjà, et l’utilisa pour tisser des liens d’une extrême solidité. Il attacha alors les deux endormies à la planète la plus grande et lourde des environs, Aestantine, avec ces liens ainsi fabriqués.
À leur réveil, les deux sœurs furent tout d’abord confuses, demandant à leur ami quelle était cette fantaisie. Quand elles comprirent qu’il n’avait jamais eut l’intention de partir avec elles, elles lui ordonnèrent de les détacher. Devant son refus, elles tentèrent de se dégager par elles-mêmes, tirant et secouant de toutes leurs forces, mais rien n’y fit. Elles se tournèrent donc à nouveau vers notre soleil, tentant de le convaincre par tous les moyens, argumentant, promettant, suppliant, menaçant… Encore une fois, leurs efforts furent vains, notre étoile étant trop occupé à jubiler d’avoir acquis tout ce qu’il avait désiré, et son foyer et la compagnie dont il s’était trouvé dépendant.
Il n’en brillait d’ailleurs que plus, parlant tout seul en pensant s’adresser à ses captives. En effet, les deux sœurs s’étaient murées dans le silence, recroquevillées sur elles-mêmes, condamnées qu’elles étaient à littéralement tourner en rond autour de cette planète créée par l’un de leurs propres passages, enchaînées par leur propre lumière. Au fur et à mesure que le temps passa, elles se ternirent de plus en plus, leurs esprits en cage dépérissant à vue d’œil jusqu’à ce qu’elles ne deviennent plus qu’un pâle souvenir de leur beauté d’antan. Notre soleil, lui, ne sembla pas s’en préoccuper, observant d’un œil tendre ses deux captives, continuant à briller de bonheur jusqu’à aujourd’hui.
Peut-être un jour les deux prisonnières seront libérées. Après tout, elles avaient d’autres amis dans l’univers, les hordes d’étoiles qu’on voit filer dans le ciel nocturne de possibles chercheurs pour ces deux beautés perdues.
La Recherche de Jasp
À une époque reculée, tellement reculée que l’humanité n’en était qu’à ses premiers balbutiements, naquit au sein de Lugna un être conscient: Jasp. Ce dernier, fait de la pierre même de Lugna, émergea de sa surface en y laissant une grande empreinte. Il entreprit d’explorer son foyer, mais quand il se rendit compte que le satellite était complètement désert, il fut prit d’un profond sentiment de solitude. Voulant trouver des semblables, et sachant que lui même était sorti du sol, il se mit à creuser Lugna en de nombreux endroits sur toute sa surface, la couvrant ainsi de cratères, pour tenter de sortir des compagnons de terre.
Il finit par abandonner, réalisant que ses efforts étaient vains, il prit la décision de quitter Lugna. Aussi, récoltant des étoiles dans le ciel, il les noua ensemble pour se confectionner une corde et l’utilisa pour se hisser jusqu’à l’astre le plus proche: Frenia. Une fois arrivé sur le satellite gris, il reprit ses recherches et, ne trouvant encore une fois personne, se remit à creuser. Quand il se rendit compte qu’une fois encore il ne trouverait âme de cette manière, il commença à perdre un peu espoir. Mais Aestantine était en vue et avec elle lui restait une chance de trouver des semblables.
Il récolta donc encore plus d’étoiles pour allonger sa corde, le voyage étant plus long, et commença sa descente vers notre planète. Cependant, alors qu’il glissait lentement vers le sol, sa corde d’étoiles vint frotter contre la Grande Ceinture avec la force de ses balancements, et finit ainsi par céder. Jasp chuta alors vers notre planète, s’écrasant au milieu d’un océan en faisant trembler la terre. Rompu, il poussa alors son dernier soupir, son corps formant rapidement un nouveau continent pour notre planète. Les étoiles de sa corde quant à elles, se dénouant lors de leur chute, atterrirent un peu partout sur Aestantine, couvrant le monde de pierres précieuses.