Le Rêveur et le Songe
« Le Culte du Rêveur », étagère Religion et croyances
« De par mes moult pérégrinations vers les steppes d'Illouand, j'ai pu avoir un aperçu de la religion s'y pratiquant, une religion qui tranche fortement avec celle présente dans le reste du territoire, non content de n'avoir aucun texte écrit et d'être principalement orale, elle donne une impression de sérieux bien moins moindre que les autres, puisque ses ouailles semblent plus enclins à faire la fête qu'autre chose. Avant de rentrer dans le détail, je dois rapporter à mes chers lecteurs qui n'auraient pas eu la chance d'aller là bas que c'est un territoire certes très beau, mais très rural, leur plus grandes villes méritent à peine ce nom, et le temps y est relativement peu clément, puisque humide et venteux au possible.
Cette doctrine porte à dire que la ceinture de débris rocheux qui a élu domicile autour de notre chère Aestiantine n'est autre que le corps de l'entité divine grâce à laquelle nous existons, bien sûr, ce n'est pas là le point central de leur croyance, puisque pour eux ce n'est qu'une manifestation, leur divinité serait endormie ils ne savent trop où, dans le monde des dieux peut être, car oui, ils n'excluent pas qu'il soit d'autres dieux. Cette divinité, dans son sommeil, rêve. Et c'est en ce rêve qu'ils sont persuadés que nous vivons tous. De ce fait, l'explication de phénomènes que mes frères érudits s'acharnent à obtenir pour ce qui est de la magie, des aberrations et j'en passe s'en trouve certes facilité, cela va sans dire ! Ils pensent que leur divinité, qu'ils ne nomment pas autrement que « Rêveur », n'a aucune volonté d'orienter le monde d'une certaine manière, et que les aberrations sont de simples mauvais songes.
L'humanité, qu'elle en ait conscience ou non, serait individuellement composée de parties de songes qui auraient pris conscience de leur existence, et qui pourraient donc profiter de tout ce qui les entoure, et certains se font même un devoir d'explorer en totalité ce songe et les possibilités qu'il offre. Cela peut aller aussi bien du paysage aux sensations gustatives. Ils pensent que le Rêveur se réveillera un jour, et que ce sera donc la fin de notre monde. Certains représentent la divinité sous les traits d'une salamandre, qui dans son songe aurait deux endroits plus fragile qui permettrait d'en être plus proche, on nomme ces endroits les grands crocs, grâce à eux, il serait possible de directement communiquer avec le Rêveur, et ainsi avoir un avantage certain par rapport aux autres humains, puisque le détenteur aurait une influence directe sur le songe.
Aussi, chers lecteurs, non, ce ne sont pas simplement que d'étranges individus qui dansent autour d'un feu et multiplient orgies sur banquets pour le simple plaisir d'être décadent. »
- Chroniques d'un Erudit - Hubert de Faryia
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Pratique
Le culte du Rêveur est avant-tout une religion monothéiste, mais elle se trouve différenciée dans le fait que ses pratiquants admettent volontiers eux-même qu'il est inutile de prier leur dieu, puisque celui-ci, plongé dans un profond sommeil, ne les entendra jamais. Néanmoins, il leur semble nécessaire de propager leur façon de lui rendre grâce. Ils le font aux moyens de fêtes communes durant lesquelles ils vont se rapprocher le plus possible de leur déité à l'aide de psychotropes, souvent laissés à consumer dans un feu central. Cette cérémonie est généralement pratiquée de manière mensuelle, sans véritable date précise.
Le clergé, si tant est qu'on puisse en parler ainsi, est aisément reconnaissable. Ses membres se tatouent un œil fermé sur le front, pour symboliser le sommeil et le potentiel réveil prochain du Rêveur, certains, convaincus que la fin du monde est proche vont s'en tatouer un semi-ouvert. Ceux-ci n'ont pas de rôle défini, si ce n'est la transmission orale de leur culte, aussi ils peuvent officier une cérémonie, mais n'en sont pas une partie obligatoire. Ils sont surtout des prosélytes, toujours dans la paix et dans la non insistance, ils voyagent de village en village, et parfois même dans les villes, bien qu'ils y soient moins bien accueilli afin de propager le culte du Rêveur.
La religion a, à l’extérieur des Steppes d'Illouand, une image bien souvent négative, du fait qu'ils passent bien souvent pour des dévoyés qui useraient d'une excuse prétendument divine afin de justifier leur excès de nourriture, de boisson ou de chair. Néanmoins, les milieux ruraux semblent plus enclins à accueillir le clergé, et à les nourrir, donnant lieu à des fêtes de villages quelques peu différentes, et parfois même à une dizaine de conversions pour les athées. Leur relation est très tendue auprès des pratiquants du Ahn, du fait que ceux-ci les considèrent comme hérétiques, et empreints de pêchés, aussi le passage quasi-obligé par la cité des sables si le clergé veut passer par les terres est assez ardu, et se fait bien souvent en cachant leur tatouages, ou en promettant de se tenir à carreaux.
N'étant que des parties de songes, la mort n'est pas si grave, néanmoins, son impact sur les autres individus encore vivants est assez grande, et les empêche de profiter du songe créé pour eux, aussi la mort est à éviter pour ses pratiquants, non pas pour une potentielle ré-incarnation ou pour une meilleure vie dans un au-delà, mais bien pour le présent de leurs proches.
La cérémonie mortuaire consiste à planter un arbre au dessus du cadavre du défunt. Nourrir le prochain songe par l'ancien est une symbolique forte et appréciée par les pratiquants du culte, donnant à leur cimetière un air assez bucolique.
Contre-intuitivement, le mariage mono-gamme est encouragé, il est généralement proféré pendant une des cérémonies mensuelles, les mariés mettant alors un peu de leur propre moyen dans la cérémonie pour qu'elle paraisse plus grandiose. Il n'est pas rare que plusieurs couples se joignent afin de célébrer leur union en même temps, afin d'avoir une cérémonie plus importante tout en en réduisant les frais. Pendant la cérémonie, le couple devra lier ses poignets par un ruban, et ne s'en défaire qu'à la fin de la cérémonie, dans leur lit de noce. Il s’agit là plus d'une présentation au reste de la communauté qu'une véritable cérémonie religieuse.
Société
La sexualité
Il n'existe aucune restriction quelle qu'elle soit dans le Culte du Rêveur, aussi ce qui est permis ou non vient plutôt des us et coutumes de chaque village, néanmoins la sexualité occupe une place importante, les pratiquants sont encouragé à profiter de chaque choses mises à leur disposition, profiter d'un moment charnel avec un(e) autre en fait parti, indépendamment de leur genre. Cela va même jusqu'à dire que tout ce qui se passe pendant et quelques heures après une cérémonie est sacré, et ne doit pas être sanctionné si les mœurs du village en vont à l'encontre.
Cependant, une fois mariage passé, qui d'ailleurs peut se produire en deux personnes du même genre, il est mal vu, en dehors des cérémonies, d'aller voir ailleurs. Point pouvant paraître surprenant, pour les pratiquants, enfanter n'est pas le résultat de l'union charnelle d'un homme et d'une femme, mais la récompense d'un couple pour avoir compris plus avant comment le rêve était conçu.
La place du genre
Femmes et hommes sont des fragments de songes, aussi aucun n'occupe une place plus importante que l'autre. Les Transgenres sont quant à eux soumis à une règle souvent en vigueur dans les villages d'Ilouand, en ceux-ci, toutes personnes nuisibles à la communauté est bannie du village, et se doit d'être accueilli par un autre sans poser de question pour peu qu'il en ait les moyens matériels. Les Transgenre sont, à moins d'être toléré dans le village, chose rare, soumis à ce bannissement, certains le demandent même, car cela leur permet de parachever leur changement et de s'intégrer dans une communauté avec leur genre cible.
La place de l'individu
Si toute personne est égale, et que l’individu est ici mis au centre dans la découverte de tout ce qui est à sa disposition, cela doit se faire sans nuire outre-mesure à son prochain. Comme c'est une religion qui prend pieds beaucoup plus facilement dans de petites communautés, il est rare d'avoir à traiter de meurtre, de vols ou de viols. Néanmoins, si l'une de ces choses venait à se produire, la personne est considérée comme un mauvais fragment de songe, et donc comme nuisible pour le songe tout entier, aussi il se doit d'être mis à mort, cela tout en prenant en considération la situation, le fermier qui se défend contre des bandits, ou le soldat qui défend sa patrie n'est pas concerné. Il est une sanction moindre qui consiste au marquage au fer rouge sur la main gauche d'une croix à trois branches suivi d'un bannissement du village.