La religion du Voile ou le Ahn
« Le Ahn », étagère Religion et croyances
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Mythe
« Aestiantine se trouve être un monde, un monde dans lequel nous vivons maintenant, mais il n'en a pas toujours été ainsi, au début était les Steppes de Cendres, un lieu où la notion de temps n'était pas, de même que celle d'individualité. Plat et gris, sans saveurs, il n'était rien en ce monde si ce n'est la Cohorte, notre ancêtre, imaginez simplement une conscience primaire, sans besoins aucuns si ce n'est celui de se mouvoir, sans buts, à travers les Steppes. Cette cohorte finit par franchir le voile, la frontière des Steppes. Elle se scinda en une multitudes d'âmes, qui chacune trouva la vie telle que nous la connaissons, avec ses besoins, la satisfaction de leur accomplissement, les rêves et leurs conséquences. Mais avec cette vie vint le temps, et avec le temps, la mort. Mes frères et sœurs, imaginez une multitude d'âmes effrayées devant la mort, comme nous le serions avant un conflit ou pendant une épidémie, par la seule découverte de notre mort prochaine, imaginez leur détresse et haïssez la.
Car c'est d'elle que vint le pêché, celui qui nous condamne à notre actuelle situation, à notre lutte perpétuelle envers les aberrations. De la multitude d'âmes, certaines ont voulu fuir cette fatalité qu'est la mort, et s'en retournèrent vers le voile, afin de le traverser dans l'autre sens vers les Steppes de Cendres, imaginez donc une plus petite cohorte retourner en ce lieu qui n'accepte ni besoins ni conscience, imaginez la folie de ces âmes qui bientôt perdirent pieds et devinrent folles, et propageant leur folie jusque dans ce lieu pourtant sacré.
Crachés par le lieu lui même, qui par cette intrusion n'eut d'autres choix que de prendre une conscience primale, les âmes folles vinrent partager leur folie avec celles qui n'avaient pas pêché, celles-ci se trouvèrent confrontées à une menace qui était autrefois leur semblable, leur apportant la ruine, la famine, la maladie et une mort plus précoce encore. Néanmoins, les Steppes, consciente de la moindre culpabilité d'une partie des âmes, fit la décision logique de les condamner toutes à la ré-incarnation. Oui, frères et sœurs, nous sommes ré-incarnation de ceux qui avons pêché, non pas comme les aberrations, qui comme vous l'aurez compris sont ceux qui ont traversé le voile, mais parce que nous ne les en avons pas empêché quand il était temps. Alors après chaque mort nous revenons en ce monde, pour connaître souffrance, faim et mort à nouveau, devenant de plus en plus pervertis et faibles.
Les Steppes, dans sa grande mansuétudes permit toutefois, si l'âme était exempte de toute pêchés, de lui offrir le dernier repos en son sein, la laissant ensuite retrouver une cohorte, qui parfois ressort par le voile, avec une âme pure. Ainsi donc, frères et sœurs, si vous voulez un jour rejoindre les Steppes, vivez sainement, et quand vous sentirez votre dernier cycle venu, rejoignez l'Erkh'Ahn. »
Discours du Sahakh'Ahn Jani'kel Ba'ar couché sur papier par la famille Vÿral'Kat
Pratique
Dans sa pratique, la Volonté du Voile, ou le Ahn, n'est guère encombrante, elle demande simplement à chacun de ses fidèles d'aller vers une vie sans pêchés, et de soutenir le clergé afin que celui-ci puisse subsister. Le clergé, ou Erkh'Ahn, quant à lui a un devoir de formation et d'éducation, il va même souvent au-delà de la simple éducation religieuse, en faisant des enseignants pour la jeunesse et ce en de multiples domaines, intellectuels comme physiques, en fonction des compétences du Sahakh'Ahn (pour le clergé masculin) ou de la Hykal'Ahn (pour le clergé féminin).
Comme pratiqué surtout dans la cité des sables, il existe une dîme religieuse, qui ressemble plus à une collecte de dons obligatoires, il n'est en effet pas de montant fixé à celle-ci, mais elle doit être à la mesure des disponibilités du donateur. Si il n'existe pas de répressions pour ceux qui ne donneraient pas assez, il est néanmoins tellement ancré dans les traditions de donner de manière juste, que ne pas le faire mène bien souvent à une ostracisation sociale. Ceux ne pouvant donner du fait de leur pauvreté sont tout de même tenus d'offrir quelque chose, ne serait-ce qu'un service à un représentant du Ahn, ou une simple pierre de grès taillée et peinte.
Le clergé loge dans de grandes structures généralement bien situées, au centre et ombragées. Si elles présentent un façade relativement agréable à l’œil, cela ne peut être défini comme fastueux. L'intérieur l'est encore moins, puisque souvent composé d'un dortoir pour le clergé, de chambres individuelles pour les plus vieux d'entre eux, d'un réfectoire, ainsi que d'une cuisine attenante. Le tout restant sobre, presque ascète. Pour les plus grands bâtiments, il est une salle qui sert d’hôpital de fortune.
Puisque c'est des Steppes de Cendres que viennent et iront toutes âmes, il est de coutume d'incinérer les morts, et de disperser les cendres un peu plus loin. Le squelette est souvent gardé afin d'en faire des bijoux, des talismans ou des petits objets de décoration. Plus la personne était qualifiée de pure, plus le bijou aura de la valeur, et il est fréquent de voir des commerces uniquement dédiés à ce genre d'articles, sans que cela soit choquant pour les pratiquants du Ahn. Ceux les plus cher étant bien sûr ceux provenant de l'Erkh'Ahn.
Même si elles n'occupent que très peu de place dans la religion, il existe tout de même quelques prières, qui consiste bien souvent à remercier les Steppes de ne pas avoir lâché d'aberrations sur ses proches de manière récente, ainsi que d'autres telles que celle-ci :
« Malgré mes pêchés passés, tu nous a offert l'espoir de la paix, en retour je ne peux que t'offrir ma vie et ma mort, mais je le fais sans craintes, puisse tu accueillir un jour mon âme dans tes cendres. »
La mort, comme elle mène seulement vers une autre vie, n'est souvent pas aussi crainte que dans les autres religions. Elle est accueillit dans le calme, la cérémonie crématoire est, comme précédemment décrite, relativement sobre, et elle est bien souvent faites dans le calme et dans un cadre intime. Néanmoins, quand le mort est connu comme un défenseur du bien commun, sans faire parti de l'Erkh'Ahn, alors il existe une seconde cérémonie qui ressemble fort à une fête où les bienfaits du vivant seront loués.
Le mariage est quelque chose d'important dans le Ahn, aussi on demande aux couples de ne pas s'engager avant d'être sûr que la pérennité de leur couple est assurée. Le clergé n'officie jamais de divorce, et il est très mal vu de se marier plusieurs fois, le mariage entre homme et femme n'étant pas Jurt'Akil (transgenres) est le seul autorisé.
Société
La sexualité
Considérée assez sobrement, les pratiquants du Ahn sont assez prude à ce sujet, si l'on demande au clergé ce qui est bon, il répondra que c'est au couple de le décider, tant qu'ils ne tombent pas dans la décadence du pêché, sans en donner la limite, ce qui en laisse l'interprétation à chacun. Il est communément admis que l'adultère est pêché, et que la fidélité est une vertu à défendre. Néanmoins, avant le mariage, hommes comme femmes sont encouragés à aller vers des Lupanars afin de parfaire leur éducation et ainsi mieux satisfaire leur partenaire.
Les pratiques sexuelles décrites comme divergentes (NdA : à comprendre ici : Autre chose que l’hétérosexualité ) sont tolérées, mais sont tout de même relativement en marge, et particulièrement pour les hommes, c'est considéré comme un manque de virilité flagrant, sujet à moqueries.
La place du genre
Hommes et femmes n'ont pas de traitements différenciés aux yeux du Ahn, puisque chaque âmes a pu être femme ou homme. On confère néanmoins une mission sacrée à la femme, elle a pour charge de faire particulièrement attention à sa santé du fait qu'elle est la seule à pouvoir permettre à d'autres âmes de chercher la pureté. Point souvent contourné par les femmes voulant effectuer des tâches à risques en se stérilisant. Le fait qu'un individus puisse être d'un sexe qui ne correspond pas à celui que son corps affiche est admis, néanmoins ceux-ci sont traités en parias, non pas par peur ou par incompréhension, mais par superstition. En effet, une Hykal'Ahn renommée s'est avérée être un homme, aussi les transgenres, ou Jurt'Akil, bénéficie d'une réputation relativement propre. Néanmoins, s'ils ne sont pas de l'Erkh'Ahn, alors ils sont réputés pour provoquer le pêché autour d'eux, par leur seule présence.
La place de l'individu
Le Ahn est basé sur le pêché des tout premiers membres de l'humanité, pourtant, plutôt que le pardon de l'humanité, c'est avant tout le pardon individuel qui est défendu et mis en valeur. Aussi si l'individu doit avoir une conduite dépourvue de pêchés, c'est non pas pour le bienfait de l'humanité mais simplement pour le salut de son âme. De manière générale, les membres du clergés sont tout de mêmes plus valorisés que les simples croyants, du fait qu'ils vont jusqu'à vivre en ascète.
L'ordalie
Version minoritaire du culte du voile, il est bien souvent pratiqué en dehors de la cité des sables, elle accentue le pêché originel, et en fait une chose à expier à tout prix, aussi ses pratiquants -et surtout ses ecclésiastiques- sont considérés comme extrémiste en tout points, et sont donc chassés par les emphases et parfois même par les veilleurs. Ils considèrent que le pêché vient du corps, et que l'âme est donc pure. Aussi c'est le corps qu'ils veulent purifier, usant à outrance divers outils d'automutilation. Fort répandus dans certains villages excentrés, l'Ordalie y prend place sous forme de « procès » publics où sont torturés les suppliciés afin de voir s'ils sont véritablement coupable, et s'ils le sont, purger leur faute dans la souffrance qu'ils auraient causé à autrui.